Il faudra attendre la fin de cette année pour espérer un ralentissement de l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Jusqu’à présent, le niveau d’inflation des denrées alimentaires est resté préoccupant, contrairement aux prix de nombreuses matières premières qui ont justement connu une forte diminution l’an dernier.

Eurostat indiquait récemment que l’inflation des denrées alimentaires, de l’alcool et du tabac a augmenté de +13,6 % en avril. Ce pourcentage est légèrement inférieur à celui de mars (+15,5 %) mais aucune autre catégorie de produits n’a connu une telle augmentation des prix dans l’Union européenne.

« Auparavant, les prix élevés de l’énergie constituaient le principal driver de l’inflation. À présent, ce sont les prix des denrées alimentaires qui sont extrêmement élevés. Nous passons d’une crise énergétique à une crise alimentaire. Cette situation a un impact sur la consommation et entraîne, d’un point de vue géopolitique, des problèmes conséquents dans les pays pauvres. Ce sont surtout les pays africains qui souffrent de l’inflation alimentaire. » Tels sont les propos de Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux.

Nous observons un ralentissement de l’augmentation des prix des matières premières depuis un bon moment. Les prix du blé et des graines de soja ont retrouvé leur niveau de 2021. D’autres matières premières accusent également de fortes diminutions, même si elles sont moins spectaculaires. Comment se fait-il que les prix des denrées alimentaires soient restés à un niveau si élevé ? Ce phénomène est étroitement lié aux coûts d’exploitation des producteurs alimentaires et des distributeurs.

À combien s’élèvent les frais applicables au secteur alimentaire ? Il ressort de notre étude qu’en 2022, l’énergie (pétrole) a augmenté de +43 %, l’électricité de +145 %, les frais d’emballage de +24 % (papier), le verre de +18 %, le métal de 23 % et le plastique de +16 %, par rapport à 2021. Travail (dans le commerce de détail) +5 %

D’après l’étude, ces frais plus élevés touchent principalement les distributeurs alimentaires. Ils ont répercuté la majorité (mais pas la totalité) des frais sur les clients. Rien qu’en 2022, les producteurs du secteur alimentaire ont augmenté leurs prix de +17 % (y/y), contre +12 % ‘seulement’ pour les distributeurs alimentaires. Les données financières des distributeurs alimentaires cotés en bourse confirment que leurs frais ont augmenté plus rapidement que leur chiffre d’affaires. Par conséquent, les marges brutes ont diminué en 2022 jusqu’à être inférieures aux niveaux avant la pandémie.

Si nous allons encore plus loin, nous constatons que l’index des coûts total pour le secteur alimentaire européen a augmenté, pendant le deuxième trimestre de 2022, de +6,7 %, alors que le chiffre d’affaires n’a évolué que d’un petit +0,8 %. Depuis lors, nous observons que la croissance du chiffre d’affaires est plus rapide que l’index des coûts. L’analyse de la fixation des prix permet d’expliquer ce phénomène. Il en ressort que les entreprises du secteur alimentaire s’emploient à compenser les marges perdues et tentent de faire du ‘bénéfice’ en maintenant les prix à un niveau relativement élevé.

Selon l’étude, depuis mi-2022, environ 10 % de l’augmentation des prix n’est pas à imputer à une augmentation des coûts (de l’énergie et de production).

Cette étude démontre que l’inflation alimentaire varie fortement d’un pays à l’autre dans l’Union européenne. L’inflation alimentaire des pays de la partie méridionale de l’UE se situe en dessous de la moyenne européenne : en France +7,3 %, en Italie +9,3 % et en Espagne +11,6 % contre des scores supérieurs à la moyenne en Allemagne + 12,6 %, en Pologne +14,5 % et en Slovaquie +18,6 %.

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